Libre arbitre et libre échange ? Il me semble que la foi d’Érasme dans le libre arbitre et donc dans la responsabilité propre des personnes se reflète pour le mieux dans les décisions et les actions concrètes de ces personnes. Et les opinions sur le libre arbitre doivent donc aussi avoir un impact sur la conception équitable de l’économie et la gestion judicieuse du libre-échange. C’est pourquoi, le vendredi 11 novembre, j’ai enfourché mon vélo pour me rendre à la conférence internationale Martin Luther 2022 à Rotterdam, coorganisée par l’Université Erasmus (EUR).
Un programme de qualité avec des intervenants de renom issus de divers milieux scientifiques et sociaux. Il aurait mérité un public plus nombreux que la centaine de participants ! Mais il s’est avéré difficile de traduire les concepts généraux en pratique. Et malheureusement, la récolte de l’après-midi et de la soirée concernant le libre arbitre et le libre-échange est restée principalement à un niveau abstrait : Érasme et Luther étaient tous deux de grands penseurs ; la sagesse, la confiance et la liberté sont très importantes ; réalisons que nous ne vivons pas au paradis mais sur terre ; trop de règles empêchent les bonnes intentions; …
En ce qui me concerne, le panel de discussion en particulier aurait pu être beaucoup plus spontané. Une préparation trop stricte a également limité l’enthousiasme de l’auditoire pour poser des questions à une seule question – également préparée : « Érasme pensait qu’il était important d’exercer les gens, et surtout les dirigeants, à continuer, à pratiquer la responsabilité. Il a critiqué la situation à son époque, mais qu’en est-il aujourd’hui lorsqu’il s’agit de parler de responsabilité, par exemple dans les cours d’économie à l’EUR ou dans les débats politiques ? », ce qui a suscité plus de spontanéité et des commentaires sur le rôle des économistes (au service des gens) et la fonction des entreprises (non seulement financière, mais aussi sociale).
Dans la soirée, l’importance pour l’Europe de valeurs communes a été évoquée, en ajoutant que des valeurs ont besoin d’un récit. Et à mon avis, Érasme et le libre arbitre peuvent parfaitement servir de point de départ à un tel récit.
