Aujourd’hui, le 7 septembre, je suis invité au Collège Erasmus de Zoetermeer. Elvira van den Hoek, directrice de l’éducation, me souhaite le bienvenu et souligne que, en tant qu’école Dalton, le collège vise explicitement à apprendre aux jeunes de différents milieux à travailler ensemble de manière tolérante. Et ce fut également un point de départ pour Érasme, dont le nom a également été choisi lors de sa fondation comme lien entre les partenaires de la fusion de l’époque. Elvira s’attend à ce que les élèves connaissent peu de choses concrètes sur Érasme, mais qu’ils reconnaissent le principe de Dalton. À cette fin, elle me présente la classe d’études sociales de Louis Koevoets.
Louis a immédiatement fait le lien entre les idées d’Érasme et la méthode d’études sociales intitulée « Dilemme » : « Comment choisir entre deux options qui ont chacune leur inconvénient ? » Et il se demande si Erasmus – comme Rutger Bregman, écrivain néerlandais – penserait que la plupart des gens ont raison. Louis pense qu’Erasmus était en effet un tel optimiste.
Pendant les cours de Louis en 4V et 5V, je parle à des groupes d’élèves (âgés environ 15 ou 16 ans) de ce que signifie être un Erasmien (une affiche dans la classe donne aussi des suggestions), un étudiant d’Erasme. En effet, ils le relient souvent au principe de Dalton, mais ils en savent finalement assez long sur Érasme lui-même : son livre de bonnes manières (manger avec couteau et fourchette et autres coutumes), fils de prêtre, Bergen op Zoom sont mentionnés, mais aussi, bien sûr, l’Éloge de la folie, son aversion pour la guerre et l’humanisme. « Qu’est-ce que cet humanisme implique alors ? », je demande. « Être critique en tant qu’être humain, mais aussi ouvert aux autres ». Et j’apprends qu’en cinquième année, ils doivent étudier Éloge de la folie en néerlandais et en faire un court-métrage. Assez difficile, mais pas mal, disent-ils.
Pendant la pause déjeuner, j’ai parlé à quelques autres enseignants, dont deux du département néerlandais. En effet, ils pensaient que dans un collège Erasmus, les étudiants devaient se familiariser avec Érasme. Son œuvre la plus connue, traduite en néerlandais, n’est pas facile pour les étudiants secondaires suppérieurs, tant au niveau de la structure des phrases que du contenu. Certains élèves n’en sont pas heureux, mais la plupart d’entre eux l’apprécient ensuite.
Dans l’ensemble, une impression positive d’Érasme à Zoetermeer – même si j’ai surtout parlé à des étudiants qui ont apprécié une conversation à ce sujet. Mais plus important encore : le Collège Erasmus veut permettre aux étudiants d’apprendre de manière explicite, non seulement pour leurs notes mais aussi pour devenir de bonnes personnes. Avec mon projet Erasmus XXI, je pense bien sûr qu’Érasme est le meilleur tremplin, mais Érasme lui-même en serait très heureux. Comme Louis et certains de ses étudiants me l’ont dit indépendamment : « En fait, c’est d’Érasme que nous tenons toute notre décence contemporaine ».